Jouer au golf dans le présent

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Les coaches mentaux nous le répètent sans cesse : il faut jouer au golf dans le présent… Les ouvrages spécialisés ne manquent pas de répercuter cette consigne. Mais que signifie-t-elle vraiment et comment l’appliquer ?

Cette notion de « vivre dans le présent » n’est pas spécifique au golf. Elle est très utilisée par de nombreux psychologues et psychiatres.
Normal donc qu’elle trouve sa déclinaison dans le sport où elle fait partie des outils des coaches mentaux.

L’auteur qui a le plus écrit sur cette notion et dont les ouvrages ont rencontré un grand succès partout dans le monde est Eckart Tolle.

Jouer au golf dans le présent

Né en Allemagne en 1948, Tolle vit aujourd’hui au Canada où il enseigne la spiritualité. Son plus grand succès, Le pouvoir du moment présent, paru en 1997, traduit en 33 langues, s’est vendu à plus de 3 millions d’exemplaires.

Bien évidemment, s’agissant de spiritualité, de nombreux gourous auto-proclamés, se sont emparé des idées d’Eckart Tolle pour proposer des stages et séminaires plus ou mieux fumeux sur « vivre dans le temps présent ».

Les idées de Tolle sont simples et lumineuses.

Sa réflection repose sur trois idées fortes :

Le seul endroit où nous vivons est le présent. Nous n’avons jamais vécu ailleurs. Nous ne vivons ni dans le passé ni dans le futur. Le présent est le seul endroit où nous pouvons agir.

Nous disposons d’une machine à voyager dans le temps, notre pensée, notre ennemi intime. C’est elle qui cherche refuge dans le passé ou dans le futur, nous privant de notre possibilité d’agir dans le présent.

Seule notre conscience peut prendre le pas sur notre pensée et nous permet de nous installer solidement dans le présent.

Sur ces idées il formule deux concepts :

l’ « ego », ce « sentiment illusoire de soi », cette fausse image de nous que notre pensée bâtit et qui tente de s’imposer à notre personnalité : par exemple une image de moi où « je suis un mauvais golfeur ».

le « corps de souffrance » cet ensemble de souvenirs négatifs que notre pensée ravive sans cesse, maintenant une douleur morale que nous ne vaincrons pas tant que nous n’aurons pas maîtriser notre pensée par la conscience.

Au delà des « malheurs » induits par notre pensée, Tolle nous enseigne aussi la manière de vaincre cette dernière.

Première étape : prendre ses distances avec notre pensée, se poser en observateur. Le simple fait de «regarder» notre pensée à l’oeuvre suffit à la priver de son pouvoir.

Deuxième étape : arrêter la pensée ! Et oui, il est possible d’arrêter de penser. Certes pas longtemps au début. Mais si nous avons bien mis en place la première étape, ça fonctionne.

Troisième étape : le lâcher prise, qui n’est ni laxisme ni renoncement mais qui nous oblige à séparer l’important du non-important et à faire un choix.

Alors débarrassé de notre pensée nous pouvons nous installer dans le présent et agir sur notre vie.
Tolle dit : VIVRE en conscience.

Mettons de côté les aspects philosophiques du sujet. Projetons nous sur un parcours de golf. Nous venons de faire un triple bogey. Si nous ne voulons pas que ce résultat pollue le reste de la partie il va bien falloir le digérer, l’évacuer de nos pensées.

Notre objectif immédiat : éviter que cet accident n’alimente notre « corps de souffrance ». Surtout qu’il ne s’ajoute pas à tout un ensemble qui traîne dans notre mémoire et se cristallise sous forme d’un « ego » où nous serions un mauvais golfeur… cette sale image qui empoisonne jusqu’à nos meilleurs moments de jeu.

Il est alors indispensable de reprendre pied dans le présent pour s’y installer. Le triple bogey appartient au passé, nous ne pouvons plus rien y changer, il faut qu’il reste dans le passé pour laisser la place au présent où nous pouvons agir.

Mais pas facile sous une telle pression d’avoir suffisamment de lucidité pour prendre ses distances avec sa pensée, l’observer et arrêter la machine à penser ! Et jouer au golf dans le présent

Nous golfeurs disposons de deux outils afin de lutter victorieusement contre cette pensée qui souhaite nous éloigner du temps présent. Nous voulons jouer au golf dans le présent

La pleine conscience

C’est une technique qui nous vient du bouddhisme. Agir en pleine conscience revient à être centré sur ce que nous faisons en nous rendant présents à tous les actes de nos vies.

Ainsi nous évitons de nous laisser submerger par notre pensée et toutes les vieilles lunes qu’elle nous ressert sans cesse…

Jouer au golf dans le présent

Dans son livre « Je veux jouer au golf avec régularité » Jean-Emmanuel Elbaz propose une méthodologie simple et constructive. Tout au long du livre l’auteur a un objectif : nous faire jouer dans le moment présent.

Pour y parvenir, pour nous plonger dans le présent, il nous conseille en fait une démarche de pleine conscience .

– récoltez un maximum d’informations auditives des bruits environnants ;
– branchez-vous sur la sensation que vous procurent vos pas sur le sol en marchant ;
– branchez-vous sur la sensation du vent dans vos cheveux…

Autrement dit : restons en prise avec le réel. Donnons-nous les moyens de jouer au golf en pleine conscience, dans l’instant présent. Ne pas glisser dans le passé ou vers le futur. Jouer au golf dans le présent

Le lâcher prise

Le lâcher prise peut se définir comme la double faculté d’accepter ce que nous ne pouvons pas changer et d’agir là où c’est utile, sur ce que nous pouvons changer. Mais le lâcher prise est peut être et avant tout la lucidité de faire la distinction entre le domaine de l’action et celui de l’acceptation.
Inutile de chercher à agir là où nous ne pouvons pas.

Appliquerons ce proverbe tibétain qui devrait définitivement nous conduire au lâcher prise : « Si un problème a une solution, alors il est inutile de s’en inquiéter ; s’il n’en a pas s’inquiéter n’y changera rien ».

Mais ce n’est pas ce que nous golfeurs attendons du lâcher prise. Nous en attendons du relâchement.

Le plus grand ennemi du relâchement est le stress. Le stress est l’ennemi principal du golfeur. Comprenons bien qu’il est impossible d’écarter le stress de sa vie sans lâcher prise, sans accepter de vivre dans le présent.

Dans son livre « Je veux jouer au golf avec régularité » Elbaz nous propose une méthode pour repousser les pensées parasites et nous permettre de rester dans notre jeu.
Il suffit d’occuper notre esprit à deux choses utiles pour notre golf : la cible vers laquelle nous envoyons notre balle et une « pensée du jour » en rapport avec notre jeu. Par exemple « bien aller jusqu’au finish » ou « suivre la balle du regard tant qu’elle roule » ou encore « stabiliser notre centre de gravité ».