La sensation du swing

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Tous les pros le répètent pour reproduire un swing il faut avoir acquis la sensation du swing.
Et c’est à ce travail que nos pros s’emploient au travers de techniques diverses, de petits trucs, ou de théories globales élaborées. Dans son livre écrit dans les années 1940 « Learning golf » Percy Boomer y revient constamment. Donc cette volonté de transmettre la sensation du swing n’est pas nouvelle.

Pour comprendre pourquoi l’enseignement d’une sensation est si compliqué, considérons un livret de parcours. Si beau soit-il, il n’est qu’une représentation de la réalité. La réalité que nous percevons est toute autre. « La carte n’est pas le territoire » pouvons nous dire en reprenant une phrase d’Alfred Korzybski, fondateur de la « sémantique générale ».

sensation du swing

Et bien il en va de même pour les sensations. La sensation du swing n’est pas le swing. Elle est notre ressenti du swing.
Notre swing s’exécute selon ce ressenti. Dans l’action, nous ne disposons de rien d’autre pour percevoir, pour « voir » notre swing.
Chacun va avoir « sa » sensation de « son » swing qui n’est pas forcément la même que celle de son voisin et de son pro. Mais c’est à partir de cette sensation que chacun exécute son swing.

Photo : Laurent Puig moniteur au Golf de Chambon sur Lignon

Le pro sait bien que si notre swing n’est pas bon c’est que nous n’avons pas trouver la bonne sensation.

Mais, à moins d’être télépathe, pour nous transmettre cette sensation il ne dispose que de deux choses : l’exemple et le langage. Il doit donc faire passer une sensation au travers de gestes ou de mots…

Un coach mental ou tout simplement un pro va chercher à comprendre comment l’apprenti golfeur procède pour entretenir son problème et ne pas trouver la sensation de son bon swing.
Le bon pro cherche à saisir en quoi la carte mentale du sujet, sa perception du swing est limitante pour atteindre un swing correct. Et pour proposer une solution il ne s’embarrasse pas de « pourquoi », mais de « comment ».

Prenons un exemple. Nous savons tous que pour envoyer notre balle où nous le souhaitons, il faut swinguer le club et ne pas frapper la balle. Le simple fait de vouloir « taper » fort la balle entraîne un échec.
Si on nous demande : « ne cherche pas à frapper la balle » nous programmons notre cerveau pour « ne pas chercher à frapper la balle ». Nous tentons de traiter le pourquoi.
Or notre cerveau ne sait pas faire l’action de « ne pas chercher à frapper la balle ». Il ne peut pas programmer un geste négatif ou une sensation négative. Il va donc programmer « frapper la balle ».

sensation du swing

Cependant nous pouvons très bien programmer un geste qui lui propose une solution sous forme positive : « lancer le club le plus loin possible en direction d’une cible ». Nous avons alors proposé à notre cerveau un « comment » ne pas retomber dans notre problème.

À nous de prendre au préalable toutes les mesures qui s’imposent pour que la balle se trouve sur le chemin du club. Presque par inadvertance !!!! Et pour retenir le club au finish…

On ne règle pas un défaut en cherchant à ne pas y tomber, on le règle en le transgressant par une action positive.

Nous avons changer notre carte du swing, notre perception du swing, elle était « frapper la balle », elle est devenue « lancer le club » ou swinguer le club. Tout est différent et la sensation n’est plus du tout la même.

Et ce faisant nous avons simplifié notre swing et ouvert la porte à bien d’autres choses : plus de longueur, un meilleur finish, la possibilité de contrôler les effets de balle, sa direction et, peut être réglé un slice têtu …

« Concentrez vous sur les solutions pas sur les problèmes » a toujours dit Jack Nicklaus