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08 – Les femmes au golf

Lexi Thompson

Temps de lecture estimé 3 minutes

« Gentlemen Only, Ladies Forbiden » est encore considéré par beaucoup comme le développé de G.O.L.F. Les femmes semblent pourtant les bienvenues sur les parcours. Médisance !? C’est à voir…

La Mexicaine Lorena Ochoa

Le lundi 20 août 2012, Condoleezza Rice, ex-secrétaire d’État de George W Bush entrait à l’Augusta National Golf Club en compagnie d’une autre femme, Darla Moore, une financière, qui elle avait fait la couverture du magazine Fortune en 1997.

Elles étaient les premières femmes à entrer dans cette vénérable institution qui veille depuis 80 ans sur l’un des plus prestigieux tournois mondiaux de golf , le Masters ou Tournoi des Maîtres.

Longtemps, de nombreux parcours restèrent interdits aux femmes. Le Royal St George’s Golf à Sandwich en Angleterre avait même sur son parking un panneau « ni chiens ni femmes ».
Le panneau a disparu et les femmes sont admises au club depuis 2015.

La Française Gwladys Nocera

Autre anecdote. En 1975, les «Jeux du Commonwealth» se déroulaient à Saint Andrews, berceau du golf, en Écosse. 

À l’époque, les femmes n’avaient pas encore accès au club-house du Royal & Ancient Golf Club. Quelque peu gênés, les dirigeants du club décidèrent pour l’occasion de passer outre et accordèrent l’accès au premier étage du club pour les cérémonies des Jeux. C’était la première fois…

Cédant à de nombreuses pressions les responsables du club ont organisé, le 18 septembre 2014 une consultation de leurs 2 500 membres qui ont accepté à une majorité de 85% que les femmes soient enfin admises comme membres au Royal & Ancient Golf Club of St Andrews.

Petite précision, les parcours de St Andrews, dont le Old Course sont eux publics et ouverts à tous, sur réservation…

Depuis le 1 er juillet 2016 les membres du Royal Troon au sud-ouest de l’Écosse ont décidé d’ouvrir leur club aux femmes. En 2015 le Royal St George’s mettait fin à 128 ans de ségrégation et en 2017 l’Honourable Company of Edinburgh Golfers de Muirfuild, menacé d’être privé de compétitions internationales acceptait de s’ouvrir aux femmes. Il ne resterait donc plus de clubs de golf réfractaires aux femmes au Royaume-Uni.

Au Japon le Kasumigaseki Country Club, pressentit pour accueillir les épreuves de golf des JO 2020 a cédé sous la pression du CIO en accueillant les femmes parmi ses adhérents dès 2018. Mais ce fut bien à contre cœur. Les membres du conseil d’administration précisant explicitement qu’ils n’avaient jamais postulé pour accueillir les JO, mais qu’ils se pliaient à l’évolution des esprits.

Aux Etats-Unis il reste un club de golf interdit aux femmes, le Burning Tree Club de Bethesda au Maryland.
Le Burning Tree Club a été fondé en 1922, soi-disant pour répondre à la demande de quatre joueurs masculins du Chevy Chase Club coincé derrière un groupe de golfeuses qui jouaient lentement.

Ne faut-il pas voir dans cette mise à l’écart des femmes un reste de l’esprit franc-maçon qui présida à l’installation des premiers clubs de golfeurs outre Manche ? En 1723, les Constitutions d’Anderson, texte fondateur de la franc-maçonnerie moderne stipulent en effet dans leur article 3 que ne peuvent être reçus maçons : « ni esclaves, ni femmes, ni hommes immoraux ou scandaleux… ».

La toute première femme au monde qui ait été initiée franc-maçonne fut la Française Maria Deraismes le 14 janvier 1882 au Pecq, alors en Seine-et-Oise. Ce qui ne fait pas des Français les champions toutes catégories du féminisme  puisqu’ils furent parmi les derniers en Europe à accorder le droit de vote aux femmes…
Et le Grand Orient de France, la principale obédience maçonnique du pays a attendu le début des années 2010 pour accepter, dans la douleur, l’initiation de femmes dans ses loges.

Miss Craigie Halkett

En France, il ne semble pas que le premier golf de l’Europe continentale créé à Pau par les troupes de Wellington en 1856 ait connu une mise à l’écart des femmes. Il est avéré qu’en 1878 Miss Craigie Halkett y assurait la présidence des femmes.

Près de 120 000 femmes adhèrent aujourd’hui à la Fédération française de golf, soit le 1/3 de l’effectif. À ma connaissance aucun club et aucun parcours n’ont jamais été interdits aux golfeuses en France.

Dans la plupart des pays du continent européen les golfeuses sont partout les bienvenues ! Même si elles sont largement minoritaires parmi les pratiquants de ce sport.

Complément du 11 février 2015 :

Les premières femmes du Royal & Ancient

Sont admises : la Princesse Anne, fille de la reine Elisabeth II, Annika Sörenstam et Laura Davies, professionnelles connues, mais aussi Renée Powell, ancienne joueuse afro-américaine, Belle Robertson, golfeuse écossaise victorieuse du British Ladies amateur 1981, Louise Suggs, américaine âgée aujourd’hui de 91 ans, fondatrice du LPGA Tour, et la Française Lally Segard, lauréate en 1937 du British Girls Championship et ancienne capitaine de l’équipe de France lors des premiers championnats du monde par équipes Dames en 1964. Rappelons que les membres exclusivement masculins du club avaient voté en septembre 2014 à 85 % pour l’entrée des femmes au R&A.
(Source Le Figaro Golf)

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