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Mis à jour le 25 janvier 2023
En phase d’apprentissage, une découverte nous apprend que notre cerveau sait prévoir ce qu’il doit attendre d’un geste sportif et qu’il est capable de faire des adaptations en fonction du ressenti réel qu’il reçoit en retour.
Pour le moins étonnantes les conclusions d’une recherche effectuée à l’Université McGill de Montréal ont été publiées le 3 août 2015. Elles éclairent nos apprentissages d’un jour nouveau.
Apprentissage du mouvement

Nous savions que nous devons nos performances sportives à un minuscule amas de cellules nichées dans les profondeurs de notre cervelet. Ce que nous ne savions pas et que viennent de découvrir des chercheurs du Département de physiologie de l’Université McGill au Canada c’est qu’au cours de l’apprentissage de nouveaux gestes moteurs (un swing de golf par exemple), les neurones du cervelet effectuent d’élégants calculs, quasi mathématiques, afin de comparer en temps réel ce qu’ils ressentent à ce qu’ils s’attendaient à ressentir.
Ils s’ajustent ensuite rapidement en modifiant la force des connexions entre d’autres neurones pour former de nouveaux schémas cérébraux permettant d’effectuer la tâche à accomplir. Autrement dit des neurones cérébraux individuels ont la capacité de reconnaître de façon dynamique la différence qui existe entre les rétroactions sensorielles attendues et l’information qu’ils reçoivent effectivement au cours de l’apprentissage moteur. La différence calculée est ensuite utilisée pour modifier rapidement les schémas cérébraux et les connexions entre les neurones afin de permettre l’apprentissage de nouvelles habiletés motrices.
Notre cerveau sait prévoir

Pour maîtriser un nouveau mouvement, le cerveau commence par estimer l’influx qu’il devrait recevoir du système sensoriel. Le cervelet utilise ensuite cette prédiction pour calculer l’écart entre ce que la personne avait l’intention de faire et ce qu’elle a réellement fait.
Hélas pour nous golfeurs amateurs, les chercheurs ont aussi constaté que non seulement les athlètes de haut niveau coordonnent mieux leurs mouvements, mais leur cerveau est également plus efficace pour faire rapidement ces prédictions et ces ajustements. C’est trop injuste, mais aucune explication n’est avancée ! Ces athlètes ont-ils quelque chose d’inné ? Ou alors leur entraînement intensif leur offre-t-il des facilités d’apprentissage ? Je préfèrerais la seconde hypothèse…
Quoi qu’il en soit cette découverte conforte une de nos intuitions : la sensation du swing, ressentie en fin d’exécution est bien l’un des éléments actifs de notre apprentissage… Mais notre cerveau a besoin d’un modèle pour savoir à quoi s’attendre et comparer avec la sensation effectivement ressentie. D’où l’importance de l’enseignement, et de l’observation des joueurs de « haut-niveau »…
Francis Blanche disait : « Il vaut mieux viser l’excellence et la rater que viser la médiocrité et l’atteindre ! »