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Mis à jour le 24 avril 2023
Nous touchons là un domaine où le subjectif l’emporte sur l’observation. Jouer dans la zone est un état de grâce que tous les sportifs voudraient connaître en permanence.
Jouer dans la zone est cet état second dans lequel un sportif se sent invincible et où tout lui réussit. Difficile de le décrite autrement et difficile de l’expliquer. Nombreux sont les golfeurs à connaître occasionnellement cette félicité.
Ceux qui ont tenté de le décrire parlent de « bonheur à jouer », de « clairvoyance intégrale », de « connexion totale entre le corps et l’esprit », de « sensation de pouvoir tout accomplir », d’un « état méditatif actif « .
Bien sûr des chercheurs ont voulu en savoir un peu plus. L’activité du cerveau peut être visualisée sous forme d’ondes grâce notamment à l’électro-encéphalogramme (EEG) .
On distingue 5 sortes d’ondes cérébrales, les plus connues, les ondes alpha de 8 à 13 Hertz (Hz), sont émises par notre cerveau lorsque nous sommes au repos, en situation d’éveil calme. On pensait donc que les ondes alpha étaient attachées aux états méditatifs du cerveau.

Le moine bouddhiste Matthieu Ricard et le docteur Richard Davidson à l’université de Madison.
En 2004, des chercheurs de l’Université de Madison aux USA ont soumis des moines bouddhistes à des EEG et ont constaté une forte « production » d’ondes gamma quand ils atteignaient leur état de méditation. Les ondes gamma, de plus de 30 à 35 Hz, que l’on pensait attachées aux seuls états cognitifs intenses seraient donc également associées aux états d’hyper conscience méditative mais aussi aux moments d’intense activité neuronale. Pour certains chercheur les ondes gamma présentes dans tout le cerveau augmenteraient la synchronisation entre des parties très éloignées du cerveau. De même il est connu que la méditation entraîne une production de sérotonine, ce neurotransmetteur qui régule l’humeur est nécessaire entre autres au bon fonctionnement de nos muscles et à la régulation de notre température.

© Wall Street Journal – New York
En 2007 des neuroscientifiques de l’Université de Rome ont équipé des golfeurs de haut niveau de casques permettant d’enregistrer un EEG tout au long d’un parcours. Ils ont pu mesurer qu’eux aussi produisaient une grande quantité d’ondes gamma et très peu ou pas du tout d’ondes alpha dans les moments les plus intenses du jeu nécessitant la plus grande concentration.
Le golf comme toutes les activités physique produisant de la sérotonine, le golfeur se trouverait donc dans un état interne proche du moine bouddhiste lors des phases les plus psychologiquement intenses de son jeu.
Faut-il voir ici la raison de notre addiction au golf, producteur de bien-être qui s’adresse à notre système de récompense ?
Ceci étant la question reste posée : comment se mettre dans une telle situation ? Comment entrer dans la zone ?
Comment atteindre la zone ?
Inutile de faire un long développement : nous ne savons pas. Certains supposent que ces moments correspondent à des états de haute synchronisation de l’ensemble de nos neurones qui s’accorderaient tous sur un même rythme. Outre la méditation, il semble que l’art et principalement la musique est capable d’induire cet état de synchronisation.
Peut-être une explication de l’effet magique attribué à la musique de Mozart plus apte que d’autres à provoquer cette synchronisation ?
Une équipe de chercheurs en Italie a découvert que l’utilisation de la musicothérapie, ou l’écoute de certains sons, stimulait également la production de sérotonine et de dopamine dans le cerveau.
Robert Monroe (1915-1995) un homme d’affaire américain, ingénieur du son de formation, a mis en évidence dans les années 1950-1960 que « certains types de fréquences sonores amènent l’être humain à des états de conscience peu accessibles en temps ordinaire ». Aujourd’hui l’Institut Monroe vend entre autres formations des CD de « sons binauraux » supposés provoquer ces états. Sur YouTube des centaines de clips proposent de tels sons construits pour plonger quiconque dans un état particulier annoncé à l’avance. Soyons très prudents, nous ignorons tout des effets réels et à long terme de telles pratiques.
A titre d’exemple voici un clip de sons binauraux sensés être relaxants accompagnés d’images rappelant des fractales. Le site de « l’École du golf français » propose un article sur le sujet.
Ecoutons Mozart !
Si l’Andante du Concerto 21 ou le Concerto pour clarinette ne vous procurent pas une forte émotion allez chercher « votre zone » ailleurs que dans la musique ! Si oui pourquoi ne pas emmener Mozart sur les parcours ?
Des professionnels le font, d’autres sifflotent… des valses dans les moments intenses !
Cinq minutes de relaxation musicale Mozart l’Andante du Concerto 21 pour piano. !
Marchons
Nul ne dira assez les bienfaits de la marche, bonne productrice de sérotonine et de dopamine. Il semble que le rythme de la marche, comparable à celui des tambours, facilite la synchronisation neuronale et l’entrée dans la zone. Pratiquons la marche en pleine conscience !
Chassons le stress
Enfin portons notre attention sur une petite application de gestion du stress écrite pour smartphone : RespiRelax.
Son but : nous plonger dans un état dit de cohérence cardiaque, un état particulier où le cœur entre en résonance avec la respiration.
Ce programme a été développé par l’équipe médicale des Thermes d’Allevard en Isère.
L’application est très simple à utiliser. Et les vertus d’une bonne respiration ne sont plus à démontrer.