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Mis à jour le 12 septembre 2022
La vision humaine est un phénomène global qui ne concerne pas uniquement les yeux mais fait appel à de nombreuses ressources dans notre cerveau.
La vision est la perception que nous avons des rayons lumineux émis ou réfléchis par notre environnement. Elle met en œuvre des processus physiologiques et psychologiques. L’œil est l’organe récepteur de la vue mais il n’est pas seul à intervenir dans le mécanisme de la vision.
Quels rapports avec le golf ? Tentons de comprendre.
La vision humaine est globale
L’homme voit la forêt avant l’arbre. Contrairement à la plupart des animaux y compris les primates, il met en œuvre une perception visuelle globale avant de percevoir ensuite les détails.
Cette capacité permet une reconnaissance rapide et efficace de tout ce qui nous entoure. Nous partageons cette capacité avec les abeilles.
Cette vision globale permet au golfeur d’analyser d’un seul coup d’œil la configuration d’un trou. Du moins la partie qu’il peut voir depuis son point d’observation.
Grâce à cette faculté nous disposons de temps pour placer sur cette image globale les choses intéressantes comme les bunkers, les arbres, les obstacles d’eau, mais aussi le point le plus propice pour y placer notre balle en préparation du coup suivant.
La vision humaine est ponctuelle

Aucun paradoxe par rapport au paragraphe précédent ! Ici nous parlons de la vision nette, celle qui se crée au centre de la rétine sur la fovéa. Le champ de vision délivré par la fovéa est de 5 degrés autour du point observé.
La vision humaine n’est ni instantanée ni fluide. Elle se fait de manière ponctuelle et rapide au rythme de 40 unités d’information (images) par seconde.
Cette succession rapide d’images nettes est de première importance pour la précision de notre vision et pour guider notre cerveau dans l’accomplissement de gestes ayant un but précis, extrêmement précis même.
Aussi petit qu’il soit, un trou de golf est encore un objectif trop vague pour notre cerveau. Au putting il va falloir être plus précis. C’est le point exact où nous voulons faire entrer la balle dans le trou qui va être notre objectif. Il est donc primordial de savoir déterminer précisément ce point de chute.
D’autres écoles comme PuttingZone recommandent de regarder l’arrière du trou, pour éviter que la balle ne stoppe juste sur le point d’entrée, sans tomber.
Laurent Jockschies promoteur de la méthode PuttingZone en France a mis de nombreuses vidéos en ligne sur YouTube.
Global ou ponctuel ?
De manière inconsciente, dans notre vie quotidienne, nous accordons une préférence à la vision globale ou à la vision ponctuelle. Et nous devons tenir compte de cette prédisposition dans notre jeu de golf.
À part au putting où la vision ponctuelle doit être mobilisée pour désigner au cerveau le point d’entrée de la balle dans le trou, les « globaux » n’ont aucun intérêt à se concentrer sur un endroit précis. Aussi, que nous soyons « global » ou « ponctuel », quand nous avons déterminé notre cible, laissons agir notre cerveau. Il a ses habitudes de fonctionnement, ne le forçons pas si nous ne voulons pas le déstabiliser.
La persistance rétinienne n’existe pas
La persistance rétinienne est un mythe ! Elle a été conceptualisée au début du XXème siècle par ceux qui ont voulu expliquer comment le cinéma recrée le mouvement à partir d’images fixes qui se succèdent.
Ce que l’on nomme persistance rétinienne est la capacité de l’œil et du cerveau à superposer une image déjà vue aux images que l’on est en train de voir. En fait c’est le temps de traitement biochimique des signaux optiques par la rétine plus leur temps d’acheminement vers le cerveau qui crée cette illusion de persistance. Elle est plus forte et plus longue si l’image observée est lumineuse.
Pourquoi casser ce mythe ? Quand notre pro nous dit : « Fixe longuement ta cible, et profite de la persistance rétinienne pour continuer à la voir quand tes yeux se portent sur ta balle. Puis swingue vers ta cible » il faut entendre « gardes bien l’image de ta cible en mémoire de travail pour swinguer dans sa direction ».
C’est important car notre mémoire de travail sait faire des tas de choses qu’un phénomène passif de persistance ne saurait pas faire : situer précisément la direction du lancer de club par exemple ou évaluer la distance à parcourir.
Personnellement je n’ai jamais pu voir l’image de ma cible persister dans mes yeux. Quand j’ai compris qu’il fallait mobiliser ma mémoire tout à changer…
Notre cerveau est une machine merveilleuse. Laissons le travailler sans l’encombrer de notions fausses donc inutiles et contre productives.