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Golf du Mont-Saint-Jean, Les Rousses
Souvent les golfeurs sont l’objet d’attaques sur le thème du non respect de l’environnement. Les golfeurs, les golfs et toute la filière seraient de gros méchants inconséquents qui usent et abusent du bien commun.
Voici quelques billes pour nous défendre et montrer que golf et environnement peuvent aller de pair. Les chiffres cités sont empruntés à la Fédération Française de Golf.
En France, un golf de 18 trous est installé sur un espace moyen d’environ 50 ha, rarement plus de 100 ha.
Sur cette surface environ 1ha est occupé par les 18 greens, 1 autre ha par les 18 départs, environ 14 ha par les fairways et 11 ha par les roughs.
Seuls ces 27 ha bénéficient de soins particuliers, le reste de la surface est peu entretenu, sinon laissé à l’état naturel.
Pour un 9 trous ces superficies se divisent par 2 !
Ces chiffres montrent qu’en moyenne 50% de la superficie d’un golf est laissée à la discrétion de la nature. Il n’est donc pas exagéré de dire qu’un golf avec ses espaces boisés, ses plans d’eau, ses zones humides est aussi un havre de biodiversité tant animale que végétale. Les chevreuils, cerfs, faisans et autres perdrix le savent très bien quand sonne l’heure de la chasse. Qui n’a pas croisé un lièvre ou une poule faisane avec ses poussins ?
Les golfs et l’eau
Ceci étant il serait faux de nier qu’un golf ne pose aucun problème de relation avec son environnement.
Au premier rang d’entre eux, l’usage de l’eau.
Le golf se joue sur du gazon et même plusieurs variétés de gazons et pour vivre et croître ce végétal a besoin d’un bon ensoleillement, d’air, d’un bon terrain, de nourriture et d’eau.
Mais pour les intendants qui gèrent l’entretien des golfs, il ne s’agit pas de faire pousser le gazon à tout va, car faire pousser le gazon coûte cher en intrants, eau et fertilisants, mais coûte aussi cher en entretien, tontes et autres aérations des surfaces les plus sensibles.
Sur le Golf d’Étretat
Selon leur implantation géographique les golfs disposent de différentes possibilité d’accès à l’eau.
Seuls 10% d’entre eux utilisent l’eau publique, 41% puisent des eaux souterraines, 17% bénéficient d’eau de surface en quantité suffisante, 23% se sont équipés de retenues d’eau alimentées par des eaux pluviales, 3% sont proches de canaux d’irrigation, et enfin 3% utilisent des eaux recyclées.
Depuis 10 ans le recours à l’eau publique a baissé de près de 20% et de 15% pour l’usage des eaux des canaux d’irrigation où les golfs se trouvent en concurrence directe avec les agriculteurs.
En saison estivale nombreux sont les golfs qui choisissent de n’arroser que les 2 hectares de terrain les plus sensibles, les greens et les départs.
De toutes façons les golfs comme les autres usagers doivent se plier aux lois, règlements et arrêtés qui régissent l’usage de l’eau car partout ils entrent en concurrence avec les autres usagers. La ressource n’étant pas infinie, quelle que soit sa provenance, il convient de la protéger et de la partager.
Pour satisfaire à ses exigences, les golfs jouent sur plusieurs paramètres.
Tout d’abord ils sont amenés à moderniser et rationaliser leur systèmes d’arrosage. Beaucoup installent des systèmes centralisés munis de sondes pilotées par informatique qui ne vont se déclencher qu’en fonction de besoins mesurés. Tous sont à l’écoute de la météo qui leur réserve des bulletins spéciaux. Ils peuvent ainsi annuler un arrosage si des précipitations naturelles sont annoncées dans les jours à venir.
Le choix des graminées
Les golfs vont aussi jouer sur les variétés de graminées dont ils ensemencent leurs surfaces. Toutes n’ont pas les mêmes qualités pour l’agrément du jeu, ni les mêmes besoins en qualité de sol et en intrants, produits phytosanitaires compris. Le but est de rechercher le meilleur compromis entre les désirs des golfeurs, le respect de l’environnement et le coût.
De plus, les graminées sont régulièrement frappées par diverses maladies qui peuvent rendre un golf quasiment impraticable. Traiter les surfaces les plus sensibles et principalement les greens (1 ha au total) est une nécessité dont le coût est loin d’être négligeable.
En France les golfs se sont dotés d’un observatoire des maladies qui frappent les graminées. Quand elles apparaissent des alertes sont diffusées partout et peuvent déclencher des traitements préventifs, mais parfois plus simplement des mesures de bon sens comme de demander aux golfeurs de laver leurs chaussures avant et après une partie pour ne pas transporter les maladies d’un golf à l’autre…
Une charte de l’environnement
Depuis 2004, la Fédération française de golf a mis en place une commission en charge des questions de préservation de l’environnement, du développement durable et de la sensibilisation des clubs et des pratiquants.
En 2006, la première charte signée entre la Fédération, les associations et les ministères des sports et de l’écologie engage la filière à réduire les consommations d’eau, prioritairement celle venant du réseau public.
Certes il serait difficile d’affirmer que plus rien ne reste à reprocher aux golfs et aux golfeurs en matière de protection de l’environnement, mais il est aujourd’hui patant que le stade de la sensibilisation est dépassé et que le problème est maintenant largement pris en considération par l’ensemble des acteurs de la filière.
* Cet article est d’abord paru fin 2014 sous ma signature dans le journal associatif « Le Phare » distribué dans les communes du nord-ouest de l’Essonne.
Mise à jour du 6 juillet 2017 : Découvrez un article intéressant publié sur le site « fournisseurs-énergie.com » concernant golf et environnement : Golf et environnement : nos 10 parcours favoris
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