102 – Putting : un après-midi face à SAM PuttLab

Temps de lecture estimé 6 minutes

Mis à jour le 16 novembre 2021

J’ai un putter de marque Yes, un Victoria II. Il est dans mon sac depuis plus de 10 ans. Comme ces derniers temps  j’ai pas mal modifié ma façon de putter, j’ai eu envie de chercher quelques coups de moins dans un réglage ultime de l’outil à l’ai de SAM PuttLab.

Rendez-vous fut donc pris chez Golf N Swing au Pecq, dans les Yvelines le 2 mars 2018. Il fallait compter 2 bonnes heures pour régler ce putter.

Premiers contacts

Chez Golf N Swing tout commence par un ou deux cafés autour desquels nous parlons, de golf, de clubs de golf et de neurosciences en liaison avec le golf ! Bref nous avons « refait le golf » !
Puis vint le moment de se mettre à la tâche pour laquelle j’étais venu…

SAM PuttLab
© Science Motion Sports

Le plateau de travail installé dans une pièce des ateliers de Golf N Swing est assez simple. Rien d’impressionnant : un tapis de putting, un ordinateur et le fameux SAM PuttLab, sorte de robot débonnaire d’environ un demi-mètre de haut reposant sur ses trois pieds.
Ne pas oublier Alexandre, le pro maison du putting, maître de la machine. Car sans un homme compétent pour lui donner du sens, autant dire que celle-ci ne sert plus qu’à enregistrer des trajectoires de balles et de clubs qu’elle transforme en graphiques…

La mise en œuvre est rapide :
– fixation d’un dispositif ultra léger sur le shaft du putter ;
– alignement de la face de club par rapport à un repère matérialisé juste au-dessus du trou du tapis, dans l’axe.
Il suffit d’orienter correctement un petit faisceau laser. Nous sommes prêts !

Pour putter, le joueur est face au SAM PuttLab, sa balle bien positionnée sur un point.  Pas de fil, la communication entre le putter et la machine se fait par ultra-sons.

SAM PuttLab
© Science Motion Sports

Les tests

Dans un premier temps le joueur exécute 6 putts à 2,5 mètres. La machine restitue immédiatement une analyse sans complaisance de l’ensemble de la performance. Précision importante, je suis gaucher.

Premières constatations :

  • Ma tendance est nettement de jouer à droite du trou
  • J’arrive à l’impact avec une face fermée par rapport à l’objectif de 1,9 °, ce qui est beaucoup
  • Sur la face de club, mon point d’impact est irrégulier et se disperse vers la pointe
  • Mon tempo est d’environ 74 battements par minute
  • Et je suis relativement régulier dans mes erreurs

Le constat étant fait et analysé la séance de travail proprement dite peut commencer. Tout d’abord Alexandre rectifie matériellement le lie de la tête du putter pour éviter qu’elle se présente sur la pointe.

Ma posture me conduisant à avoir un buste très penché, quasiment à 90°, mon putter se retrouve très vertical et il posait sur sa pointe. L’affaire est immédiatement rectifiée.

On modifie

SAM PuttLab
© Science Motion Sports

Ensuite nous partons à la recherche de la cause de mon jeu à droite. Vous vous en doutez un peu, il a fallu travailler sur mon grip de putting.

J’avais un grip stylo, inspiré par celui de Mickelson. Alexandre m’a conseillé d’essayer une prise plus classique, dite à « chevauchement inversé« , comme Woods. Ce grip permet de varier individuellement la pression de chaque main, si ce n’est de chaque doigt.
J’avais appris qu’il fallait un peu forcer sur la pression du pouce droit (main avant pour moi, le bras faible) pour limiter la prédominance naturelle du bras directeur. Mais visiblement j’en faisais trop ! J’ai donc dû rééquilibrer la pression relative de mes pouces et même en mettre un peu plus à gauche qu’à droite. Du moins mon cerveau a interprété ainsi cette nouvelle prise.

C’était déjà bien mieux. Mais il était évident que l’équilibre du putter devait être modifié.
Dans un premier temps Alexandre a raccourci le shaft de 3 pouces. En effet ma posture amenant mes mains très bas, celle de droite se positionnait sous le grip.

Puis nous avons essayé diverses formes de grips pour finalement en retenir une de type jumbo.

On affine les réglages

SAM PuttLab
© Science Motion Sports

Nous avons ensuite travaillé le tempo et la mobilité des bras. Dans le même temps Alexandre ajoutait des poids sur la tête du club et en haut du grip : 30 g par ci, 60 g par là. Chaque configuration donnant lieu à une série de putts analysés par SAM PuttLab.
Il s’agissait de trouver l’équilibre permettant au putter de circuler de manière fluide mais sans mollesse, et à la face de se présenter square à l’impact, sans aucun effort particulier à produire pour guider le club. Dans l’idéal tout doit se passer en automatique.

Au terme de ces essais ma face de club se présentait encore fermée à l’impact de 0,1°, ce qui reste tout à fait acceptable. En rythme, le gain était très net, mon accélération à la descente devenait fluide, régulière et se prolongeait après la frappe. Mon chemin de club prenait lui aussi un aspect bien plus régulier, quasi semblable sur chaque putt. Et ma régularité dépassait 80% sur tous les paramètres et même 90 % sur certains.

On finalise

Grip de putter Tiger Woods
Grip de putting façon Tiger Woods

Vous vous en doutez, les poids ne sont pas restés accrochés à mon club. Ils ont été incorporés à diverses hauteurs à l’intérieur du shaft :
– 30 grammes d’une poudre très dense tout en bas, bloquée par un bouchon de liège ;
– 30 g de plomb quelques centimètres sous le grip, bien fixés par un dispositif à expansion ;
– et enfin 60 g de plomb en haut du shaft.

Le tout étant fermé par un magnifique grip jumbo. Comme j’avais le choix des couleurs, je l’ai pris dans des tons vifs.

Cette séance de travail qui a duré presque 3 heures se révèle une formidable expérience. J’en ai appris des choses sur la dynamique du putting, sur l’orientation décisive de la face du club ! Il faut dire que pendant un après-midi entier nous n’avons parlé que de ça.

Et après ?

Mais qu’en reste-t-il deux mois après ? Dans l’alignement de la face de club nous avions introduit une très légère correction volontaire à gauche. En quelques parcours mon cerveau l’a intégrée et je n’ai plus aucune correction à apporter sous peine de passer à gauche du trou. Maintenant j’aligne ma face de club, sans correction.

Et le score ? Même dans mes plus mauvais jours je reste au-dessous de 36 putts sur 18 trous. Les bons jours je suis à 29-30. La moyenne est facile à calculer.
Fin avril j’ai disputé une compétition individuelle en Stableford. Mon net en 34 a été insuffisant, mais 29 putts avec un seul 3 putts ont suffit à me consoler.

Pour conclure

Il reste quand même deux paramètres du putting pour lesquels le golfeur ne peut compter que sur lui :

  • L’évaluation des pentes du green pour déterminer la ligne de putt
  • L’évaluation de l’intensité du putt pour parcourir la distance jusqu’au trou.

Et là il ne peut compter que sur son cerveau et son savoir-faire.

J’ai déjà consacré plusieurs articles au putting dont :
Le putting : promenons nous sur les greens
Une routine de putting pour déjouer les pentes.

Je pense toutefois qu’après ce tête à tête avec SAM PuttLab il faut insister sur un point : l’évaluation de l’intensité du swing.
Nous pouvons dire sans risque que l’évaluation l’intensité du putt revient à déterminer la vitesse qu’il convient de donner à la balle pour qu’elle rentre.

En fonction de la distance à parcourir et des pentes cette vitesse doit varier. Or Il est impératif de ne casser ni le tempo, ni le rythme du swing pour faire varier cette vitesse. Par exemple décélérer dans la descente pour exécuter un putt court donne une balle molle incapable de tenir la ligne sur 30 centimètres.
Il ne reste donc qu’un paramètre sur lequel agir : l’amplitude du swing.
Au final c’est la seule chose que nous demandons à notre cerveau. Heureusement car il n’est pas multitâches.

Alexandre m’a confié un « truc », utilisé par les pros. Prononcer dans sa tête un petit jingle : cent un à la montée ; cent à la descente. Toujours de la même manière, jamais plus vite, jamais plus lentement. Tempo et rythme sont bien dans le jingle : pour que la tête du putter parcoure la même distance, cent est plus court que cent un, ce qui entraîne bien l’accélération à la descente.
En fonction de ce qu’il a enregistré notre cerveau va pouvoir régler l’amplitude du swing dans le temps que nous lui accordons !
Qui a dit que c’était simple le putting ?

Toutefois un putter bien équilibré, bien réglé peut apporter, en plus d’une face de club square, une aide précieuse et irremplaçable : la confiance !

Pour découvrir le rapport complet délivré par SAM PuttLab en fin de réglage voir le PDF