100 – Rythme, tempo, et timing (3)

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Mis à jour le 16 novembre 2021

3/ Le timing au golf

Au golf le timing est l’art de placer les différents éléments du swing dans le bon ordre !
Il ne viendrait à l’idée de personne d’effectuer son finish juste après le take-away ? Oui je sais c’est gros comme exemple ! Mais il existe des transitions plus subtiles et des erreurs plus sournoises.

Jouer dans un timing juste constitue le prolongement normal de jouer dans un bon tempo, un bon rythme, avec un swing ratio correct. Ces quatre paramètres sont constitutifs d’un ensemble qui se nomme « swing de golf » ! Ajoutons même un swing de golf fluide et efficace.
Si vous avez lu les deux articles précédents ce que j’énonce là n’est pas un scoop totalement inattendu. (Rythme tempoRythme, tempo, swing ratio)

Voici une courte vidéo (2min 29s) d’un pro Québécois, Charles Marchildon qui illustre bien la notion de timing. Il parle d’une séquence, une série de trois gestes qui constituent le swing de golf et explique que ces trois gestes doivent être exécutés dans le bon ordre. C’est le timing…

Fluide donc efficace ?

Timing
Jim Furyk

Le contraire d’un swing fluide est un swing manipulé. Dans un swing manipulé le timing doit être rattrapé, compensé par diverses « arabesques » qui hachent le mouvement.
Un swing fluide ne répond pas à un canon de conformité, à une norme. Par exemple le swing de Jim Furyk est atypique mais il reste fluide et efficace (21 victoires en pro et une carte de 58 rendue en 2016 au Travelers Championship).

Un swing qui se déroule dans le bon timing a une qualité première : il utilise l’accélération de la pesanteur. Or pour utiliser la pesanteur de manière optimale il convient que tout soit en place au bon moment tout au long du swing et qu’aucun élément parasite ne soit ajouté.
Car il existe deux manières de casser un timing au golf :
– ne pas faire les choses dans le bon ordre
– introduire dans le swing des gestes inutiles.

Les points forts du timing au golf

Je ne vais pas empiler dans le bon ordre les diverses phases du swing les unes derrière les autres, (je risquerais en oublier !). J’en choisirai deux qui me semblent déterminantes. Pour être tout à fait franc un bon timing se travaille avec un pro qui connait le concept, et au practice avec quelques seaux de balles.

Le take-away au tout début du backswing est une courte phase d’éloignement de la tête de club derrière la balle. Il est recommandé de garder  cette dernière basse sur 10 à 15 centimètres pour l’éloigner vers l’arrière sans l’arracher immédiatement vers le haut. Puis il convient d’effectuer la montée, dans son tempo, d’accélérer tranquillement en rythme pour lutter contre la pesanteur et ainsi :
– aller au bout de son backswing,
– provoquer l’armement des poignets,
– emmagasiner un maximum d’énergie potentielle jusqu’au sommet.
Attention il ne s’agit pas de faire glisser le club sur l’herbe sur 50 centimètres ou plus ce qui déconnecterait les bras du buste plaçant le joueur dans une situation de déséquilibre où seul un jeu de bras avec beaucoup de manipulations resterait possible.
Cet exemple du take-away montre comment un petit geste conditionne la fluidité de tout le backswing.

Voici une courte vidéo (7 min) empruntée à Idée Golf pour conduire la montée jusqu’à son terme, grâce là encore à un geste en apparence anodin.

La reprise d’appui. Si elle est correcte, toute la suite va être bonne : le retard de la tête de club, l’accélération, le swing ratio, le release et le contact.
Il s’agit ni plus ni moins que d’abandonner le club à la pesanteur et de placer le golfeur en condition d’accélération maximale. Le coup de fouet qui va propulser la balle à grande vitesse se joue là.

Deux temps importants pour cette reprise d’appui :
– un tout petit instant de pause au sommet, quand tous les muscles sont « remontés » comme une horloge.
– après cette pause il y a 2 écoles. Une qui dit, il faut abandonner les bras à la pesanteur tout de suite, une autre qui préfère lancer la rotation des hanches en premier. Dans les deux cas la reprise d’appui se fait dos face à la cible.
Comment choisir ? Comme nous ne sommes pas tous fait exactement sur le même modèle, que nous n’avons pas la même souplesse, la même puissance, la même tonicité, il va falloir faire des essais au practice.
Mais quand nous avons déterminé ce qui nous convient, la faute de timing consistera ensuite à faire une reprise d’appui qui ne respecte pas le bon ordre.

Je vous mets une vidéo d’Edouard Montaz (8 min) qui nous dit tout sur la reprise d’appui. Tout devient plus clair si vous avez bien intégrer les concepts de tempo, rythme, swing ratio et timing.

Pour la petite pause je n’ai pas trouvé de vidéo en français mais regardez Aimee Cho une pro américaine qui propose 2 exercices (5 min).
Comme exercice à effectuer à l’entrainement elle propose de compter une pause  1->2->3 en haut du backswing, et pour amorcer la descente elle effectue un petit pas de côté pour provoquer le déséquilibre qui va rendre obligatoire la reprise d’appui. C’est en anglais mais l’image se suffit à elle même… Aimee emploi le mot tempo parfois à bon escient, parfois alors qu’elle parle de timing. Mais bon, elle n’est pas la seule ! Et elle nous montre bien qu’un jeu de bras peut-être contre productif et casse le timing.

Quelques conditions nécessaires

Pour être dans le bon timing au golf et effectuer un swing fluide et efficace il ne suffit pas de soigner le take-away et la reprise d’appui. Il convient aussi de respecter quelques points

1 / La posture
Posture Rory MacIlroy et Tiger Woods
Rory MacIlroy et Tiger Woods

J’ai déjà consacré un article à la posture du golfeur, je vous y renvoie. Vous avez remarqué que la posture créée des angles : nos genoux, notre buste…
Pour rester dans un bon timing sans manipulations il convient de garder ces angles tout au long du swing. Si certains joueurs peuvent se permettre de faire l’ascenseur sans dommage, hélas pour beaucoup d’autres, modifier ces angles conduit à la faute avec une gratte ou un top garantis.

2 / Le focus

Le golf est un jeu de lancer. Ce que nous lançons, c’est le club. Comme nous souhaitons que ce geste propulse la balle dans une direction précise, il est évident qu’il faut lancer le club en prenant en compte cette direction. Le plus simple est d’effectuer le lancer vers un objectif choisi : le focus. Un arbre, un poteau, une mire par exemple…
Si nous ne choisissons pas de focus nous pouvons être conduit en cours de swing à vouloir rattraper le coup. D’où un détournement d’attention et des manipulations inutiles et souvent inconscientes pour tenter d’envoyer la balle dans la bonne direction. Au final un timing détruit et un swing sans intensité.

3 / Jouer groupé

Jouer groupé permet d’éviter que nos bras flottent devant nous. En les gardant au plus près du buste (pas coller non plus) nous n’avons pas besoin de nous demander où ils sont. Nous aidons ainsi notre sens de proprioception à les localiser inconsciemment mais sûrement. Nous évitons ainsi pas mal de manipulations pour tenter de les replacer.

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De plus, jouer groupé nous place en bonne position pour accélérer quand il le faut. Voyez l’article « L’énergie d’un moment pour gagner en distance« 

4/ Le relâchement

Nous y revenons toujours. Jouer relâcher est le meilleur gage de fluidité du mouvement. Le manque de relâchement est la première cause de destruction du timing. Pas de relâchement équivaut à introduire des manipulations parasites tout au long du swing. Il s’ensuit des sur-manipulations pour corriger les premières et un swing sans aucune efficacité. Toute l’énergie s’est perdue en gesticulations inutiles.
Au final, pas de relâchement, pas de coup de fouet générateur de vitesse au niveau de la tête de club.

5 / La routine

Elle est incontournable. Appelez la routine ou setup qu’importe, il faut préparer son swing en répétant pour chaque coup un rituel immuable qui met en confiance : avec coup d’essai et visualisation .
Dans ma routine je suis chez moi. Et chez moi j’y suis bien !

En guise de conclusion

Avec cet article sur le timing au golf nous voici au terme de cette série. Tempo, rythme, swing-ratio, timing, autant de concepts et de paramètres qu’il convient de connaître pour les maîtriser. Il faut bien comprendre qu’en fait, dans un swing de golf ces notions sont indissociables. S’il est plus facile de les travailler séparément c’est finalement pour les rassembler en un swing à tout jamais unique : le nôtre.

Ci-dessous une vidéo de Michel Teichet et Lewis Wallace sur le choix entre bras d’abord ou hanche d’abord. Elle est un peu longue et dure 20 minutes.